Plusieurs articles de notre blog décrivent les atouts d’une fabrication locale et française, nous avons eu à cœur de nombreuses fois de mettre en avant les avantages économiques et écologiques d’une production tricolore. Néanmoins, nos articles avaient le défaut de manquer de références, d’études qui justifiaient concrètement nos actions.
Aujourd’hui, nous nous appuyons sur une étude complète et intéressante du cabinet Cycleco avec « Empreinte carbone du textile en France ». Cette étude, riche en enseignements, met en avant plusieurs éléments concrets qui plaident nettement en faveur de la production hexagonale de textile. Plusieurs chiffres illustrent leurs propos et pourront convaincre les plus réticents.
1) Fabriquer en France permet de réduire par deux l’empreinte carbone : dans l’habillement et le linge de maison, les articles sont importés à 95,7%. Aujourd’hui, un kilo de textile génère, en moyenne, cinquante-quatre kilos d’équivalent CO2. Si il est intégralement fabriqué en France, ce kilo de textile génère vingt-sept kilos d’équivalent CO2, soit deux fois moins.
Lorsque les étapes industrielles de la préparation des fibres, de la filature, du tricotage, de l’ennoblissement puis de la confection sont réalisées sur le territoire national, le « made in France » a cet atout majeur de réduire drastiquement les émissions de carbone. Ce qui permettrait d’atteindre, pour ce secteur, des objectifs nettement supérieurs aux Accords de Paris sur le climat. Pour en savoir davantage, cliquez ici.
2) La désindustrialisation : ou comment exporter ses rejets de CO2.
Depuis les années 1970, la France s’est fortement désindustrialisée, avec pour conséquences directes des millions de pertes d’emplois dans les milieux industriels (textile, sidérurgie, automobile, etc…). La perte des industries a également eu pour conséquence d’exporter le problème écologique à l’Asie notamment. Les nouveaux pays producteurs, comme la Chine, en assurant la production de nos vêtements, produisent directement une empreinte carbone accrue, exportée de ce que nous aurions pu fabriquer sur le territoire hexagonal.
En effet, de 2005 à 2015 les émissions françaises de carbone diminuèrent de vingt pour cent. Le contributeur majeur de cette baisse est l’industrie manufacturière (de l’ordre de quarante pour cent). Le parallèle avec l’accroissement du déficit commercial extérieur est très instructif : à chaque fois que nous baissons nos émissions de CO2 de dix tonnes, nous provoquons un déficit commercial de cinq milliards d’euros. Notre diminution d’émission carbone n’est qu’apparente, puisque la plupart est exportée à l’autre bout du monde. À l’échelle planétaire, cela ne change rien.
Enfin, la Haut Conseil sur le Climat indique que 75% de nos émissions sont importées. Il est urgent d’agir sur notre empreinte carbone autant que sur nos émissions (plus de détails ici).
Les enseignements démontrent, une nouvelle fois, que la relocalisation de nos outils productifs doit être une priorité absolue si nous voulons réduire notre empreinte carbone et nos émissions, car produire en France réduit nettement la consommation de carbone d’un même produit fabriqué très loin, de l’ordre de 50%.
3) Relocaliser : objectif vingt-cinq pour cent
L’Union des Industries Textiles, d’où nous tenons les études citées ci-dessus, donne un objectif de relocalisation de 25% de la production de vêtements. Concrètement quels effets auraient cette relocation ?
L’atteinte de cet objectif auraient pour conséquence directe de réduire notre empreinte carbone de 3,5 millions de tonnes. De plus, chaque point de relocalisation aurait pour effet immédiat de créer plus de quatre mille emplois, imaginez si nous réussissions à atteindre vingt-cinq points !
En conclusion, les quelques chiffres évoqués dans les points précédents démontrent concrètement les effets délétères produits par la délocalisation ainsi que les effets bénéfiques d’une production française. Chez Garçon Français, nous avons opté il y dix ans pour une production locale et française, génératrice d’emplois et seule à pouvoir réduire notre impact environnemental dans la consommation de textile.