Les matières premières flambent

par Vicky Caffet

Chez Garçon Français, nous ne sommes pas avares de détails. Depuis notre création en 2012, les valeurs que nous véhiculons nous incitent à adopter une démarche totalement transparente avec notre communauté et nos clients. Ce n’est pas aujourd’hui que les choses vont changer.
Dans ce nouvel article, nous prenons la plume pour aborder un sujet de but en blanc, l’augmentation de nos tarifs.
La plupart des marques passent ce sujet aux oubliettes pour éviter toute justification. De notre côté, nous adorons les débats et surtout apprécions de vous expliquer tout, dans le moindre détail. Il est, par ailleurs, plus complexe qu’il n’y parait. Débutons nos explications.

Comme vous le savez si bien, la totalité de nos étapes de tissage, tricotage, teinture, ennoblissement, confection sont complètement réalisées en France. Ce choix d’une fabrication française, nous a permis de plutôt bien résister aux pénuries de matières premières en 2020 et au début de l’année 2021. Lors des premiers confinements en Asie, nous n’étions que très peu soumis aux contraintes d’arrêt de production de ces lointains pays.
De plus, notre tricoteur de tissu avait d’importantes réserves de fils de coton. Par ailleurs, notre sens (presque) inné du commerce nous a forcé à anticiper les conséquences économiques de la pandémie. Pendant le premier confinement en France, nous avions ainsi prévu une hausse possible des matières premières. En conséquence, nous avions fait le choix d’accroître nos réserves de tissus et d’élastiques pour parer aux différentes contraintes du marché. Nous avions, de cette façon, toutes les clefs pour surmonter cette crise que nous ne pensions pas si intense et longue…
Les choses évoluèrent différemment à partir du second semestre 2021. Nos stocks commençaient à se faire rare et nous devions renouveler nos achats de matières premières. La surprise fut d’autant plus grande.
Même si le processus de production est principalement français, nos matières premières, comme le coton, l’élasthanne et le polyamide viennent d’autres régions du monde, comme les États-Unis ou l’Asie. Nous sommes ainsi confrontés aux fluctuations et contraintes mondiales.
Entrons en détails dans les explications :

A) La hausse des matières premières a commencé avec l’arrivée de la pandémie de Covid en 2020. L’Asie et les États-Unis enregistrèrent une baisse significative de leur production et de leur consommation. Puis, lorsque la reprise a débuté au printemps et à l’été 2020, le redémarrage très important de ces deux économies a fait exploser la demande de matières, ce qui a causé un mécanisme de tension sur bons nombres de matières premières.
En conséquence le coton biologique a vu son cours s’envoler de 100%, notamment en raison d’une demande accrue et des stocks et une production limitée.
Le coton conventionnel a connu une hausse de 45%, hausse qui ne cesse de s’accroître tout comme l’élasthanne ou le polyamide qui frisent les +50% en moyenne.

B) La hausse des coûts de transport a également été l’une des conséquences de l’arrêt de l’activité mondiale. Pour arriver des États-Unis, notre coton biologique a besoin de containers. Leur tarif est passé de moins de 2000$ le container à des pics dépassant les 10.000$.

C) La hausse des matières textiles est conséquence directe de la flambée des cours de matières premières. L’accroissement du coût du coton a une incidence direct sur le tricotage de nos tissus. Lors de nos derniers commandes du second semestre 2021, les tarifs n’ont eu de cesse de s’accroître pour nos tissus et nos élastiques, avec respectivement 30% et 12%. L’année 2022 ne s’annonce pas sur de meilleurs hospices, avec une hausse prévue sur l’ensemble des matières textiles…

D) Le carton n’échappe pas à cette spirale inflationniste, la demande mondiale accrue pour la pâte à papier couplée à la baisse de la collecte de carton et papier recyclés (lors des différents confinements) a inexorablement conduit à une augmentation des coûts et à des difficultés d’approvisionnement. Nos emballages ont ainsi vu leur prix d’achat grimper de 10%.

En conclusion, nous devons répercuter toutes ces hausses sur nos prix de vente.
Notre croissance annuelle nous permet de commander toujours plus de métrages de tissus notamment. Nous pouvons ainsi réduire l’augmentation des coûts grâce à des quantités commandées supérieures. Malheureusement, ceci ne nous permet pas de compenser totalement la hausse des cours, notamment sur le coton. Au premier janvier 2022, nos tarifs évolueront ainsi de +3% à +5% sur l’ensemble de nos collections.